L’Ouest du Sichuan aux airs de Tibet – Tagong

Tagong est un village perché en altitude (3700m) et donnant un bon aperçu du Tibet. Nous avons décidé d’y séjourner 3 jours avec nos copains tourdumondistes. Cette expérience un peu hors du temps nous a ravi, malgré le froid qu’il a fait!

Comment s’y rendre?

Tagong n’est « qu’à » 500km de Chengdu mais il n’y a pas d’autres choix que d’y aller en 2 étapes: un bus entre Chengdu et Kanding puis une voiture depuis Kanding.

Pour la première étape, nous avons pris le bus à 7h10 à la gare de bus Xinnanmen dans le centre de Chengdu. Cela nous a couté 140Y et 8h de trajet. Heureusement, le bus a fait quelques arrêts en cours de route. 😉

Une fois sortis du bus ça nous a un peu rappelé le Népal : une horde de taximan voulaient nous embarquer. Après 10min de (vaine) négociation de ma part, nous avons pris un taxi pendant 2 heures pour rejoindre le village de Tagong à 3700m d’altitude pour 50Y par personne.

Où loger et où manger à Tagong?

Tagong est vraiment une toute petite bourgade. Autant dire qu’il n’y a pas 36 solutions. Tous les Western vous parleront de chez Angela – la Kharma’s house. Cependant, aussi surprise soit-elle elle même, son auberge était pleine et elle nous a emmené juste à coté (on était guidé alors on n’a pas retenu le nom… C’est à gauche de chez Angela, au fond d’un petit passage). Dormir en dortoir est la bonne solution pour ne pas avoir froid et les décorations typiques sont justes sublimes.

En ce qui concerne la bouffe, on a un peu halluciné… Mis à part Angela et 3 bicoques qui ne donnent vraiment pas envie, et ben il n’y a rien! Du coup, le choix était vite fait. Chez Angela, c’était super bon mais tout de même pas donné. Le deuxième soir, on a été plus inventif: on a payé 30Y pour pouvoir cuisiner dans notre auberge. Du coup, nous nous sommes fait notre propre omelette avec  des légumes et des champignons et c’était une super bonne idée!

 

Premier jour et petite ballade autour de Tagong

Pour notre premier jour dans les paysages tibétains, nous avons décidé de ne pas partir trop loin! Nous avons visité le village et avons pris un peu de hauteur sur les collines alentours.

De nombreux drapeaux de prières étaient plantés sur les flancs de montagne pour apporter longue vie et chance.

Emblème du village, un magnifique monastère paré d’une toiture dorée s’offrait à nous dans ce paysage complètement dénué d’arbres.

Des yaks ont accompagné notre promenade et une fine neige s’est finalement invité, signe que nous devions rentrer nous réchauffer auprès du poêle.

Ayant entendu parlé d’excursions sur plusieurs jours, nous nous sommes renseignés auprès d’Angela. Apparemment nous pouvions aller dormir chez des locaux dans les montagnes aux airs de Tibet : exactement le genre d’aventure dont nous rafollons. Etant donné le temps incertain et le froid, nous avons opté pour une seule nuit en dehors du village. Cette petite expédition nous a couté 80Y par personne sans guide.

Deux jours dans la pampa « tibétaine »

Le lendemain matin, donc, nous avons pris sur le dos le juste nécessaire et avons laissé le surplus à l’auberge. Un léger faux départ a été causé par la neige qui tombait à notre réveil. Heureusement, nous avons pu prendre la route vers 10h et même si le soleil faisait quelques brèves apparitions, nous avons eu bien froid. Nous n’étions pas au bout de nos peines!

En partant de l’auberge, nous avons traversé la rivière sur un petit pont en bois et nous avons suivi le chemin qui longeait la colline aux drapeaux. Cet unique chemin en terre nous a fait passer entre deux collines derrière le monastère du village.

Après une heure de marche sur le plat, nous avons croisé un petit village et un peu plus loin, un magnifique stûpa comme ceux que nous avions tant appréciés au Népal. A ce moment là, il a fallu commencer à grimper sérieusement. Nous avons coupé sur la droite le flanc de la colline en visant le point le plus bas du sommet : notre destination se trouvait de l’autre côté ! Nos efforts ont été récompensés par un splendide paysage vierge de toute modernité (excepté les poteaux électriques!), avec de petites tâches noires un peu partout : les yaks.

L’endroit était idéal pour s’arrêter grignoter les légumes que nous avions acheté le matin. On apercevait au loin l’arrivée : quelques petites maisonnettes sur le flanc de la colline opposée. Après ce repas un peu frugal, nous voilà donc parti pour une descente à pic vers un petit pont écroulé en contre bas. Une souplesse digne des plus grands gymnastes nous a permi de franchir l’obstacle. Plus qu’un kilomètre et nous serions arrivés. C’était sans compter sur les gros nuages noirs qui s’étaient rapprochés de nous plus vite que prévu… Le temps de se dire « il faudrait accélérer » que les premiers flocons de neige tombaient. C’est allé de mal en pis et nous avons franchi le seuil de la maisonnette de la belle-soeur d’Angela sous un vent glacial.

Contents d’arriver et couvert de flocons, nous nous sommes blottis près du feu. Du thé tibétain au beurre de yak et des pommes de terre cuites à même le poêle nous attendaient! Nous avons passé le reste de l’après-midi blotties au coin du poêle pour les filles et vagabondant sur les collines pour les mecs (la neige s’est finalement arrêtée!).  Nous avons également rapidement joué avec les enfants et longuement observé la maman préparer le repas. Autant dire qu’elle nous a impressionné en faisant ses pâtes en 2 temps 3 mouvements pour la traditionnelle tukpa (soupe tibétaine)! La préparation du beurre de yak nous a aussi fasciné.

Pour la nuit, nos copains se sont serrés sur une paillasse tandis que nous avons hérité d’un tas de couvertures: 2 en dessous et 3 au dessus. Toute la nuit, avec le froid comme compagnon, la radio passant des prières en tibétain nous a empéché de dormir bercé!

Après cette nuit un peu rude, nous nous souvenons surtout de notre réveil: tout était recouvert de neige et sous la brume. Cela créait un paysage carrément magique et sublime! Le petit dej’ a encore été une découverte: de la farine mélangée à du thé au beurre. Cela fait une espèce de pâte plus ou moins compacte. Le tout était accompagné de yaourt de yak. Une tuerie!

Pour le retour, nous sommes passés par la voie simple: longer la route jusque Tagong. Cela nous a pris 1h30 (comparée aux 3h pour venir, c’est rien!) mais dans le vent, ça n’a pas été une partie de plaisir tout du long!

En bref, la rencontre avec les locaux est un super souvenir pour nous. Ils vivent tellement simplement que ça fait vraiment réfléchir…  Le mobilier de la maison se résumait au strict nécessaire : un poêle, quelques étagères de rangements et 3 paillasses sur le sol pour dormir. L’élevage de yaks permet de subvenir à la plupart de leurs besoin : ils se servent de la laine, de la viande, du lait (ils font un beurre délicieux) et ils utilisent les bouses séchées comme combustible (eh oui, il n’y a pas d’arbres à cette altitude!).

 

Un passage express à Kanding

Après cette rude matinée à marcher dans le froid, nous avons déjeuner au chand chez Angela puis nous avons repris une voiture pour Kanding. Le mauvais temps s’était levé et là, bimbamboum, on en a pris plein les mirettes. Jugez par vous même!

La voiture nous a déposé au pied du Zhilam Hostel, sur les hauteurs de Kangding.

Nous avons foncé à la douche chaude (yeeeees) dans une super baignoire en bois puis nous nous sommes aventurés dans la ville.Nous y avons acheté nos billets de bus pour le lendemain matin et après de vaine recherche pour manger, nous sommes finalement remonté à l’auberge. Le dîner a été un pur bonheur: spaghetti à la viande de yak, frites et gâteau au chocolat… Le froid peut vraiment faire des ravages!

 

La Chine et Internet… Un vaste sujet

Un petit aparté dans cet article à propos d’internet en Chine. Comme vous avez peut-être pu le remarquer, depuis notre départ, l’accés à internet n’est pas toujours simple. Au Népal, c’était principalement du aux « Power Cut » imposés par le gouvernement. En Chine c’est différent. Nous avons été confronté à des coupures de courant mais surtout à des problèmes de VPN. Cependant, à Tagong, rien de tout ça. Nous avons vécu une expérience pour le moins étonnante pour nous. Quand nous sommes arrivés, Angela nous a expliqué qu’il n’y avait pas de wifi depuis quelques jours. La raison? Des gens pas très loin se battaient pour des terres. Du coup, le gouvernement a coupé net tout accès à internet dans la zone ainsi que le téléphone portable. Ainsi, personne ne pouvait communiquer sur cet évènement et donc personne ne pouvait rappliquer pour aider un camp ou l’autre (en fait, seuls les sms avaient l’air de fonctionner!). Le plus étonnant dans tout ça? Tout le monde avait l’air de trouver ça normal!!!

Infos pratiques

• Bus Chengdu – Kanding: 140Y – 1 par heure – 8h de trajet
• Taxi Kanding – Tagong: 50Y – 1h30 à 2h
• Nuit en dortoir: 25Y par lit
• Repas chez Angela: environ 30Y par personne
• Homestay: 80Y (goûter – dîner – nuit – ptit dej’)

Après une semaine passée avec nos copains dont ces 3 jours vraiment dépaysants, nos routes se sont séparées: eux vers le Nord et nous vers le Sud. Nous avons décidé de ne pas rentrer à Chengdu directement mais de passer par Leshan. On vous raconte tout ça bientôt.

Mais avant, est-ce que ça vous plaît ces paysages?