Ho Chi Minh, un saut dans l’histoire

Dernière étape de notre passage au Vietnam, nous n’attendions pas grand chose d’Ho Chi Minh. Mal débuté (vol à l’arrachée), notre séjour nous a tout de même enchanté: bâtiments ultra-modernes cotoyant anciens temples, musée très intéressant et bonne bouffe!

Venir à Ho Chi Minh en bus: partez le plus tard possible!

Comme les bus couchette vietnamiens sont vraiment très confortables, nous avons décidé de faire le trajet DaLat – Ho Chi Minh de nuit. Au moment de notre réservation, la dame nous avait annoncé une durée de 9h. On fait donc le calcul qu’en partant à 10h30, on arriverait suffisamment tôt pour pouvoir profiter de la ville sans débarquer en pleine nuit. Grossière erreur!!! Le trajet entre Dalat et Ho Chi Minh prend en réalité 5 à 6h maximum (comme c’est écrit dans les guides). Du coup, nous voilà lâché sur le bord de la route à 3h30 du matin.

Anecdote: passablement énervés d’être au beau milieu d’une ville inconnue à 3h30 du matin, on se pose 2 min pour réfléchir. Là un occidental nous aborde: il est totalement perdu, s’est fait braqué (pistolet sur la tempe…) et n’a donc ni argent ni carte de son hôtel pour retrouver son chemin. 30 secondes nous ont suffit pour comprendre qu’il ne blaguait pas et on paie donc son taxi. On cherche ensemble son hôtel sur la carte (vive Maps.Me encore une fois) et comme on n’a nulle part où aller, on l’accompagne.

Anecdote bis: Finalement, son hôtel est hors budget pour nous et on décide, à 4h, de partir à la recherche d’un hôtel qu’on avait repéré. On a fait 150m hors de l’hôtel. Et on est revenu. Pourquoi? Et bien parce que pendant qu’on marchait tranquillement sur un trottoir séparé de la route par une plate-bande, un scooter est venu à notre rencontre. J’avais la tablette à la main (avec le LP en epub dessus) et 2 secondes ont suffit pour que piouf, tablette envolée!

Morale: ne pas se balader en pleine nuit avec un objet de valeur à la main. Pendant que vous êtes focalisé sur ce que vous cherchez, les voleurs se focalisent sur vous et au premier moment d’inattention, ils attaquent. Apparemment, c’est assez fréquent à Ho Chi Minh…

Morale bis: Si vous venez à Ho Chi Minh depuis DaLat, prenez dernier bus de la soirée. A Dalat, les hôtels proposent souvent de vous amené à la station de bus donc vous ne craignez rien alors qu’à Ho Chi Minh, les bus vous dépose là où il peuvent et s’il fait nuit, ça peut-être dangereux.

Dormir à Ho Chi Minh: le quartier Pham Ngu Lao et l’Hôtel Than

Après avoir squatté le lobby de l’hôtel de notre camarade d’infortune jusqu’à ce qu’il fasse jour, nous avons repris nos clic et nos clac direction du quartier « Pham Ngu Lao » autrement dit le quartier backpacker. Nous savions qu’il y avait plusieurs hôtels abordables par là et en particulier dans la petite rue 40 Bui Vien (fun fact: ici, les petites rues sont nommées par rapport au numéro et au nom de la grande rue de laquelle elles partent. Les habitations sont ensuite numérotées normalement dans l’adresse, le numéro est séparé par un /). Après plusieurs hôtels complets ou hors budget, nous avons finis au Than Guesthouse: chambre niquel et personnel très sympa.

Déclarer un vol au Vietnam: poste de police et autres réjouissances

Etant assurés contre le vol à l’arrachée (avec Chapka Assurance, sachez que l’assurance VISA premier ne couvre que le vol de vos objets s’ils ont été confiés à une compagnie de transport), nous voilà partis au commissariat. Et ce fut toute une aventure! Les policiers vietnamiens, quoique parlant très bien anglais, ne peuvent pas traduire votre déclaration (surement à cause de la corruption que cela peut engendrer). Du coup, il a fallu qu’on trouve une personne parlant vietnamien et anglais. Heureusement, une des réceptionnistes de notre hôtel, devant mon air dépité, a accepté de nous aider. Tout d’abord, il a fallut que je montre l’endroit de l’agression au policier: sur son scooter, il m’y a amené et m’a certifié que c’était impossible que ça ait eu lieu là à cause de la plate-bande. Je n’ai pas démordu et devant ma détermination, il a finit par céder! Ensuite, j’ai décrit les faits par écrit, notre chère réceptionniste a tout traduit et enfin, après de loooooongs instants d’attente, le policier nous a reçu. Il m’a posé et reposé des questions sur les circonstances de l’évènement pendant 30 min. Je peux vous dire que 30min d’interrogatoire sur 10 secondes de vol, c’est vraiment long! L’attitude du policier m’a vraiment choqué: il a tenté de me faire revenir sur ma déclaration par tous les moyens possibles. Après réflexion, je n’ai jamais fait de déclaration en France et j’imagine que cela doit être pareil: les policiers vous poussent à bout pour être sûrs que vous ne mentez pas. N’ayant rien à me reprocher, je l’ai mal vécu. Après le choc du vol, c’était un peu trop et j’ai craqué en sortant du commissariat! Bref, l’histoire se finit bien pour moi puisque le lendemain, j’avais ma déclaration signée et tamponnée et les procédures de remboursement via l’assurance sont en cours.

Cholon, le quartier des temples

Ayant besoin de calme après toutes ces (més)aventures, nous avons choisi d’aller dans Cholon (district 5), le quartier chinois qui n’en a plus que le nom (tout à été modifié pendant les campagnes anti-capitalistes et anti-chinoises des années 70-80), Cholon propose à ses visiteurs une belle concentration de monuments religieux:

• La pagode Ha Chuong Hoi Quan
• La pagode Nghia An Hoi Quan
• La pagode Ong Bon
• La mosquée Cholon Jamail
• La pagode Phuoc An Hoi Quan
• La pagode Tam Son Hoi Quan
• L’église Cha Tam

Je vous épargne la description de chacun mais en tout cas, tout est vraiment très joli.

 

Par ailleurs, le quartier Cholon est un quartier marchand très développé. Pendant la guerre américaine, il était d’ailleurs le plus haut lieu du marché au noir vietnamien. Aujourd’hui, il reste le marché couvert Binh Tay qui doit valoir le coup. Nous on y est arrivé trop tard et tout fermait! Heureusement, toutes les rues alentours sont une succession d’échoppes: couleurs, senteurs, c’est magnifique!

 

Old Saigon, un saut dans l’histoire coloniale et guerrière

Deuxième jour à Ho Chi Minh, nous décidons de faire les classiques en allant flâner dans le vieux quartier. Voilà ce que l’on y a trouvé:

La poste centrale

Magnifique bâtiment construit pas mônsieur Eiffel en personne. Ce n’est rien d’autre qu’une poste mais ça vaut le détour.

La cathédrale Notre Dame

Allez hop, tout comme à Paris, les colons ont construit à Saigon une cathédrale Notre Dame (1877-1880). Bâtiment en brique rouge qui est très joli.

Le palais de la réunification

Bâtit par les français pour le gouverneur de l’Indochine en 1868, ce palais fut ensuite utilisé par le président du Sud-Vietnam jusqu’en 1962, année durant laquelle il fut bombardé (par les troupes du président lui-même!). Un nouveau bâtiment ultra-moderne avec bunker en sous-sol fut reconstruit au même endroit mais le président mourut avant qu’il ne sorte de terre (pas de bol…). Entre 1966 et 1975, ce nouveau bâtiment, le palais de l’indépendance, était la résidence principale des présidents du Sud-Vietnam.

Nous avons adoré visiter ce magnifique palais style année 60. Les pièces sont démesurées et très bien décorées. Le sous-sol ultra sécurisé est quant à lui très impressionnant.

Le musée des vestiges de la guerre

Les mots me manquent pour décrire notre après-midi passée là-bas. Entre fascination et horreur, la visite de ce musée ne laisse pas indifférent, loin de là.

A l’extérieur, à gauche de l’entrée, une reconstitution des cellules des prisons françaises puis sud-vietnamiennes de Phu Quoc et Con Son. Des cages à rats. Ni plus, ni moins. Quelques mètres carrés pour des dizaines de personnes. La descriptions des tortures infligées est difficile à lire jusqu’au bout. Une question lanscinante: comment des hommes peuvent-ils être capables de faire subir de telles atrocités à leur semblables? Ongles arrachés, jambes attachées à une barre fixée au lit, goutte à goutte continu sur crâne rasé, dents éclatées au burin… Le silence est de mise et lorsqu’un imbécile ose le briser en faisant peur à une de ces camarades, les regards réprobateurs fusent. Les témoignages des victimes sont bien sûr poignants. Vraiment mal à l’aise, nous continuons notre route vers l’intérieur du bâtiment.

Le ton est donné dès l’entrée: une quinzaine de victimes du fameux « agent orange » accueille les visiteurs. Ils s’occupent comme ils peuvent: dessin, tricot, console, … Chacun à son niveau, chacun selon ces capacités, en fonction de son handicap. Maxime reste sans voix: c’est la première fois qu’il voit réellement les dégâts de cette guerre. Dans le reste du Vietnam, nous n’avions effectivement pas vraiment fait attention à ces gens simples d’esprits, ou malformé, ou défiguré. Mais ici, leur nombre ne nous permet pas de nous dire « oh tient, une personne handicapée ». En arpentant longuement les différentes salles, nous comprendrons effectivement que non, ce ne sont pas de « simples handicapés » mais des victimes des atrocités que l’homme est capable de créer.

Le musée est très bien fait. Une salle est consacrée à l’histoire de la guerre, une autre à l’agent orange, une autre à une centaine de photographies de cette guerre. Nous en apprenons beaucoup sur cette guerre et ces dégâts. Les photos, que ce soit celles de la guerre ou celles des victimes sont très marquantes, il est parfois difficile de soutenir le regard.

En sortant, une chose est sûr, personne ne peut être indemne. Pour notre part, nous dévisageons toutes ces personnes dont au moins la moitié a du connaître cette époque. Comment peuvent-ils tolérer la présence d’autant de touristes, d’autant de blancs, après tout ce que nous leur avons fait? Et puis nos regards se posent sur les boiteux, les estropiés, les mendiants et nous comprenons: non ce ne sont pas des personnes comme chez nous mais bien tous des victimes de cet agent orange. En regardant de plus près, l’estropié ne semble pas amputé, sa main n’a juste jamais existé. Et cette femme qui semble brûlée n’est qu’une autre victime dont la peau a décidé d’être différente à cet endroit de son corps. Nous en voyons partout, à tous les coins de rue et nous décidons donc de rentrer: 2h dans ce musée ont lessivé nos cerveaux et nous sommes à fleur de peau…

Ho Chi Minh, les autres choses à voir

Ayant passé 3 jours dans la ville sans trop le vouloir (le vol a contrecarré nos plans), nous avons amplement eu le temps de nous balader. Outre Cholon et le vieux quartier, nous avons tenté d’aller vers le quartier « Dong Khoi« . Tenté seulement car actuellement, de gigantesques travaux sont en cours pour installer une ligne de métro. Ainsi, la rue Nguyen Hue est sans dessus dessous et tout le quartier est bouclé. Nous avons tout de même pu voir la tour Bitexco qui est wahou!

Par ailleurs, aimant bien marcher dans cette grande ville car cela permet de s’imprégner de l’ambiance, nous sommes allées jusqu’à la pagode de Jade. Nous avions été prévenu: c’est un lieu de prière très important à Ho Chi Minh et cela se ressent. Ne voulant pas déranger, nous ne sommes pas rester longtemps mais nous avons vraiment apprécié ce détour qui vaut le coup d’oeil!

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Infos pratiques

• Bus Dalat – Ho Chi Minh: 260.000 VND – bus couchette – 6h (et non 9!)
• Hôtel Than: 220.000 VND – Double avec sdb – dans la rue 40 Bui Vien
• Cholon: Bus 52 ou 1 pour y aller – 5.000 ou 6.000 VND le ticket
• Palais de la réunification: 30.000 VND
• Musée des vestiges de la guerre: 15.000 VND
• Bus pour l’aéroport: 5.000 VND par personne – n° 152

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Au final, malgré ce vol à l’arrachée dont nous avons été victime, nos 3 jours à Ho Chi Minh se sont bien déroulés. Cette ville est immense et le rythme y est fou. Dans le quartier backpacker, ça ne dort jamais vraiment! Les monuments dont regorge la ville valent le détour et bien entendu, le musée des vestiges de la guerre est à voir, pour comprendre, pour apprendre.