Fakarava, 3 jours au paradis de la plongée

La Polynésie française, avec ses lagons bleus turquoises et ses cocotiers filiformes, ça nous faisait rêver. Alors oui, Moorea et Tetiaroa sont incroyables. Oui Tahiti mérite la visite. Mais nous rêvions de plus encore. Et nous l’avons trouvé à Fakarava.

Séjour du 10 au 13 mai 2015

Comment choisir « son » île en Polynésie?

Que tout le monde se rassure, notre séjour en Polynésie Française a pu s’intégrer dans notre voyage autour du monde uniquement grâce à la maman de Maxime. Eh oui, elle nous a bien gâté et nous a donc permis de vadrouiller plus loin que ce qu’on avait prévu. Nous avons décidé, d’un commun accord, de l’abandonner quelques jours pour découvrir un des joyaux de la Polynésie. Comme nous avons passé notre niveau 1 de plongée au Philippines, il était pour nous indispensable que l’île choisie soit un bon spot de plongée. Et puis il fallait que ça n’explose pas notre budget… Un petit récap’ des îles ou atoll pour lesquels nous avons hésité:

  • Bora Bora, la mythique: ce nom résonne forcément d’une manière particulière à vos oreilles. L’île prisée des « Honey Moon« , avec les complexes hôteliers et les prix en conséquences. Il y a cependant quelques endroits abordables comme la pension « Robert et Tina » (accueil réputé très désagréable mais c’est le moins cher et le mieux placé de l’île). Plongée possible ainsi que rando. Le « Nono Tour » nous avait été fortement conseillé. Nous avons renoncé car nous avions envie de simplicité. Et puis c’est l’île des « Honey Moon » (jdis ça, jdis rien hein! 😉 )!
  • Maupiti, la perle rare: minuscule atoll réputé magique. Les photos qu’on a vu donnaient vraiment envie. Lagon turquoise, plages de sable blanc, végétation dense… Le combo parfait. Le hic? Très peu de vols pour cette île et bien entendu, comme on était en Polynésie pendant les longs weekend de mai, plus de place. Nous avons renoncé à regret. Pour les intéressés, la Taputea Pension nous avait été recommandée. Possibilité de plongée mais apparemment le snorkelling suffit. Rando à travers l’île et tour de l’île en vélo.
  • Huahine, entre mer et montagne: un début d’atoll mais encore une île. L’endroit nous faisait clairement du pieds. En effet, il semble offrir le parfait mix entre randonnée, balade en scooter et plongée (ou snorkelling). Les vols sont très réguliers et donc plus abordables que pour d’autres îles. Nous l’avons écarté car tant qu’à aller sur une seule île, nous voulions vraiment du lourd. Pour les intéressés, l’article des Ad-ventures.fr sur Huahine.
  • Rangiroa, la princesse de la plongée: atoll immense, Rangiroa parlera forcément aux amateurs de plongée. Au programme? Requins pointe noire et pointe blanche, requins citron, dauphins et surtout, raie manta. De quoi faire bondir Maxime (et bien d’autres non?). Nous avons looooooonguement hésité, car la faune semblait vraiment incroyable. Pourquoi ne pas avoir craqué? A cause de l’île en elle-même. Plusieurs avis convergeaient vers la même idée: c’est une bande rocheuse sans grand intérêt et sans plongée, ça ne vaut pas vraiment le coup. Sachez qu’on s’était tout de même suffisamment renseigné pour vous indiquer la « Pension Rangiroa Plage » où vous pouvez planter la tente pour 1.400 CPF par personne et selon les clubs, comptez entre 6.000 et 7.500 CFP par plongée.
  • Fakarava, la deuxième princesse de la plongée: cet atoll, également gigantesque, abrite une réserve biosphère française. Et également des spots de plongée incroyables. Plus ou moins le même programme qu’à Rangiroa, même si les manta et les dauphins sont plus rares, quoique. Nous avons choisi cette île sous le conseil de Carlo, le proprio du bungalow qu’on louait sur Tahiti. Nous avons bien fait, on vous explique?

Fakarava, un paradis pour la plongée, et pour les paysages!

Le voyage jusqu’à Fakarava

Tout d’abord, laissez-moi vous compter l’aventure d’un vol inter-île en Polynésie Française. L’aéroport national de Papeete est tout petit: une seule salle avec quelques portes d’embarquement. Au moment de passer sur le tarmac, après 1h d’attente, tout se fige. L’avion a en fait un problème et nous devons faire demi-tour. S’en suivent quelques instants d’attente où nous profitons pleinement de la décontraction des polynésiens. Sous nos yeux, alors qu’ils venaient d’être appelés au moins 4 fois, un couple entre dans la salle d’embarquement tranquillement, fait le tour de la salle, dit bonjour à toutes ses connaissances et seulement ensuite, après 5 bonnes minutes, se présente comme une fleur au comptoir. Et l’hôtesse n’a rien dit. Wahou! Bref, nous finissons par monter dans l’avion et là surprise, placement libre. Chacun sa fenêtre, nous sommes comme des gosses. Malheureusement pour nous, le ciel est encombré de nuages. Mais entre deux, la vue est superbe! Après 45 min de vol, l’avion se pose sur un anneau de terre, littéralement. L’atoll de Niau est minuscule, et l’aéroport encore plus! 15 minutes après, de nouveaux passagers en plus et quelques uns en moins, l’avion redécolle pour 30 min. Et là, Fakarava apparaît. Une immense bande de terre ovale (60 km de long et 25 de large) s’étend sous nos yeux. Et puis une piste d’atterrissage, au milieu de rien. Nous débarquons dans le plus petit aéroport que nous ayons vu (c’est même pas un aéroport du coup mais un aérodrome!). Une bicoque où les arrivants se mêlent aux partants, dans un joyeux brouhaha. Les valises sont amenées par un petit chariot et données en vrac à tout le monde. On adore de suite l’ambiance informelle de tout ça!

 

Et ça ressemble à quoi Fakarava?

Arrivés en milieu d’après-midi, le gérant de notre « camping » nous accueille et nous amène au Relais Marama: quelques bungalows disposés au milieu d’un champ d’herbe. Nous planterons notre tente pour la première fois dans ce cadre idyllique. Ci-tôt installés, nous enfourchons les vélos à disposition pour faire un tour. Ici, on ne parle pas du tour de l’île, impossible à faire étant donné les distances, mais un tour du patelin. Des maisonnettes, un bâtiment officiel regroupant la mairie, la police, la poste et les médecins et quelques hôtels. Notre tour nous amène ensuite sur une route goudronnée, bordée de lampadaire, qui semble aller très loin. Nous l’empruntons un temps avant de faire demi-tour. Cette route a été construite il y a une quinzaine d’année car le président français de l’époque, Mr Jacques Chirac, devait venir sur l’île. Il n’est jamais venu, changement de programme de dernière minute. Mais la route est là, flambant neuve et ne servant pas à grand chose! Trop drôle! Après un magnifique coucher de soleil, retour à l’auberge, nous nous concoctons un bon petit repas avec ce que nous avons amené de Papeete et au lit!

 

La plongée à Fakarava: la passe Nord

L’atoll de Fakarava comporte 2 passes, « trous » dans la bande de terre qui constitue l’atoll et par lesquels, le lagon et l’océan communiquent. Le village actuel de Fakarava est situé près de la passe Nord. Lors de notre arrivée, nous avons consulté les 2 clubs de plongée et nous nous sommes vite décidés pour le Fakarava Diving Center. L’instructeur nous plait et c’est moins cher qu’à côté. Le premier matin, rendez-vous donc pour une plongée à la passe nord. Ici, la mer régit tout. En effet, selon la marée, la passe est en courant rentrant ou en courant sortant. Explication: l’eau du lagon se régénère grâce aux marées et il y a donc un courant qui se crée entre l’océan et le lagon. Selon les marées, l’eau sort ou rentre dans le lagon. Ces courants imposent les plongées et leurs conditions car ils peuvent être très forts. Pour notre première plongée, nous serons en courant sortant. Nous plongerons côté est de la passe. Après 20 min de bateau, nous arrivons. Première difficulté: sortir du bateau avec tout l’équipement. Malgré notre niveau 1, nous n’avons jamais fait la « bascule »: on s’assoit sur le bord du bateau, dos à la mer, et on bascule en arrière pour tomber à l’eau. Aux Philippines on partait soit de la plage, soit d’un minuscule bateau d’où l’on se jetait un peu n’importe comment! Bref, on a réussi tous les deux. Vient alors le moment de passer sous la surface. Un peu d’appréhension nous envahit: 4 mois sans plonger, avec seulement 7 plongées à notre actif… Nous redoutons un peu. Finalement, un fois sous l’eau, c’est le KIFF! Maxime a un peu de mal avec ses oreilles mais en prenant son temps, ça passe et nous voilà dans un décor de rêve. Contrairement à Apo Island, les coraux sont durs ici. Nous voyons donc des choses inédites. Et au premier requin, piouf, nos coeurs s’emballent. Ils sont si beaux, si rapides, si wahou! 45 min plus tard, on ressort et on le sait: tant pis pour le budget, à nous les autres plongées!

 

L’après-midi, tellement enchantés par notre plongée du matin, nous repartons pour la passe nord, cette fois en courant rentrant. A nouveau des coraux à n’en plus finir, des requins à pointe noire et blanche et des petits poissons par milliers. Nous croisons même plusieurs bancs de poissons qui passent par là. Je crois que c’est ce que je préfère. Ces dizaines, ces centaines de poissons regroupés, semblant danser dans les airs! Notre journée, avec ces 2 plongées fut magique, et nous décidons donc de faire THE excursion ici: aller plonger à la passe sud.

La plongée à Fakarava, la passe sud

Pourquoi la passe sud est-elle THE excursion? Pour 2 raisons distinctes. Tout d’abord, pour ses plages de sables roses. A l’origine, les habitants de Fakarava vivaient près de la passe sud, et ils avaient bien raison. En effet, par un phénomène que j’ignore, il y a là-bas du sable rose. Vraiment rose. Genre la même couleur que ton saumon du dimanche! Je vous laisse imaginer les paysages de fous que ça donne, entre le turquoise de l’eau, le rose du sable, le vert des cocotiers et le bleu du ciel. Un truc de dingue, les plus beaux paysages de plage qu’il nous ait été donné de voir, pour sûr!

 

La deuxième raison d’aller à la passe sud, c’est son mur de requins. Son mur de quoi? De requins, vous avez bien lu! En effet là-bas, les requins sont un peu paresseux et s’adonnent à une activité pour le moins spectaculaire: tous en file, ils s’oxygènent. Portés par le courant, ils ouvrent la gueule et profite du renouvellement de l’eau entre le lagon et l’océan pour emmagasiné un maximum d’oxygène sans avoir à dépenser trop d’énergie. Du point de vue du plongeur, ça donne des dizaines de requins, tous regroupés au même endroit, quasiment immobiles. Depuis une petite cavité, nous avons observé ce balais plusieurs minutes et c’était magique. Notre plus belle plongée pour le moment! (Nous n’avons malheureusement plus les images… :( )

Après notre repas aux sables roses, notre budget n’étant tout de même pas illimité, nous nous sommes contentés de snorkelling. Avec le courant, nous avions juste à nous mettre à l’eau et nous laisser dériver sur une centaine de mètre, avant de recommencer. C’était presque comme devant un aquarium, en plus beau! A certains endroits, l’eau affleure presque le corail et les requins pointe noire s’y prélasse, profitant de la chaleur. Avec la GoPro, cela donne des images magiques! Au retour, après les 2h de bateau, nous étions crevés mais avons tout de même passé une très bonne soirée en compagnie de jeunes mariés. Lui avait fait sa première plongée en mer au mur de requin… Ca sera difficile d’égaler ça!

 

Se promener à vélo à Fakarava

Nous avions choisi Fakarava pour ses paysages. Comme il est interdit de plonger 12h ou 24h avant un vol (ça dépend de la profondeur de la plongée et c’est pour des raisons de pression), nous avions une grosse demi-journée à tuer avant notre vol. D’abord, un énorme petit dej’ à la pension, avec confiture Bonne Maman et tout et tout! Ensuite, vélos et c’est parti, direction la passe nord.

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Sur le papier, une dizaine de kilomètres. Après l’aéroport, nous ferons finalement une pause sur une plage de rocaille, ancien bande de corail. Nous n’irons finalement pas plus loin, ayant passé une grosse demie heure à ouvrir des noix de coco d’après la technique apprise à Moorea! Ce fut dur mais très rigolo!

 

A 15h, notre vol décolle pour Papeete, nous sommes à son bord, des images et des sensations gravées à jamais. C’est sur, un jour, on reviendra!

 


Infos pratiques:

Vol AR Papeete – Fakarava: 32.204 CFP par personne soit 270 euros

Relais Marama: 3.000 CFP par personne pour planter la tente soit 25 euros. C’est horriblement cher mais ça reste le moins cher de l’île. Ce n’est pas un camping: le proprio accepte seulement 2-3 tentes quand il veut. Petit dej’ de compet’ inclu dans le prix. Ainsi que le transfert pour l’aéroport et le wifi.

Fakarava Diving Center: 6.000 CFP par plongée plus 17.500 CFP la sortie à la passe sud avec une plongée et le repas. Soit 59.000 CFP soit 495 euros pour 4 plongées à la passe nord et la sortie à la passe sud avec une seule plongée (22.000 CFP si 2 plongées)


 

Et voilà, s’en est fini pour la Polynésie Française. Cette fois-ci, pour des raisons évidentes de « maman nous a tout payé ou presque », nous ne ferons pas de bilan. Eh oui, on s’est clairement lâché et notre budget n’est donc absolument pas représentatif de ce que des tourdumondistes à petit budget classiques pourraient dépenser… Pour info tout de même: une nuit en camping ou hôtel basique coûte entre 1.500 et 3.000 CFP par nuit et par personne, un repas en roulotte vaut environ 1.500 CFP, pour un sandwich il faut débourser environ 800 CFP et pour un vol aller-retour vers une île entre 25.000 et 40.000 CFP. Au supermarché, il faut privilégier les produits locaux sinon les prix explosent littéralement. Le poisson reste le moins cher pour les protéines. 😉 En gros, difficile de s’en sortir pour moins de 150 euros par jour pour deux (sauf si vous avez des connaissances qui peuvent vous héberger une partie du séjour).

11 commentaires

  1. J’ai fait une fois de la plongée lorsque j’étais en Crète. J’ai adoré ça! Les photos sont superbes, l’article aussi. A bientôt.

  2. Quel régal ! Quelles photos ! Quels souvenirs… :-).

  3. Encore une fois : c’est magnifique!
    Merci pour le récap entre les différentes îles, c’est vrai qu’il y en a tellement que ça ne doit pas être simple de choisir!
    Je n’ai jamais fait de plongée, j’espère essayer un jour, mais le « mur de requins » ça me fait un peu flipper! lol

    • Merci Cécilia pour tes commentaires qui nous font à chaque fois ultra plaisir! C’est vrai que Fakarava on n’avait jamais entendu parlé et avec cette nouvelle passion de la plongée née au Philippines on a d’autant plus adoré la Polynésie en allant voir ce qu’il se passe sous l’eau. Un américain avec qui on a plongé nous a avoué que même avec ses plus de 2000 plongées à son actif, celle de Fakarava à la passe sud et le mur de requins était la plus belle, impressionnante et incroyable et toute sa vie! ;D fiouf c’est vrai que c’était dingue mais si tu ne vas pas les embêter, les requins ne te feront rien. Ils sont juste là pour se rafraîchir dans le courant.

  4. Trop trop trop trop fois 100822720 beau ! 😉 la plongée ca me tente vraiment je vais convaincre papa et maman :p

  5. Je vais finir par me laisser tenter par la plongée dito vous et dito Alain en Egypte.

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