Le canyon del Colca – Trekking en autonomie sans guide

Le Pérou, pour beaucoup, c’est le Machu Picchu et c’est tout! Pourtant, il y a une multitude d’autres lieux à visiter. Après la très belle ville d’Arequipa, nous voilà partis en direction d’une merveille de la nature: le Canyon del Colca.

Le Canyon del Colca, qu’est-ce que c’est?

Comme son nom l’indique, le Canyon del Colca est un canyon. Et pas n’importe lequel: le deuxième plus profond au monde, le premier étant le Canyon de Cotahuasi à une centaine de kilomètres de là. Il fait 3400 m de profondeur. Nous nous sommes posés la question plusieurs fois alors nous partageons l’information de la définition de canyon: « Une gorge, défilé, canyon ou cañon, de l’espagnol cañón, est un passage encaissé entre deux reliefs résultant de l’érosion hydraulique sur tout type de roche mais préférentiellement sur les sédimentaires »(source wikipédia).

Après l’avoir parcouru, nous ne comprenons toujours pas comment est calculée la profondeur du canyon… En effet, bien que ce soit très impressionnant de tout en bas, le canyon ne nous a pas paru si profond comparé à d’autres vallées… Bref, le mystère reste entier!

visas-vies-tour-du-monde-colca (46)

Cabanaconde, porte d’entrée du Canyon del Colca

Après 6 bonnes heures passées dans le bus on était bien content d’arriver (on n’avait plus vraiment l’habitude de prendre des bus dans la journée). Le village de Cabanaconde est tout petit mais vraiment très acceuillant. On a même fait la connaissance d’un alpaca adorable sur la place principale du village!

 

Une fois les sac à dos posés à la guesthouse sur la place du village, nous sommes partis à la découverte des environs vers le mirador où nous avons eu le droit à une vue absolument magnifique sur les montagnes alentours et sur le canyon en contrebas. La rivière qui coule au fond du canyon est à plus de 1200 mètres en dessous de nos pieds et l’a-pic est vertigineux. Seuls quelques cactus semblent avoir réussi à pousser dans cet environnement caillouteux et aride. On aperçoit cependant quelques endroits de verdure tout au fond du canyon, grâce à la présence de l’eau.

 

Visiter le Canyon del Colca, avec ou sans agence?

La pluspart des visiteurs du Canyon del Colca passent par une agence. Ces dernières proposent des séjours de 2 ou 3 jours au départ d’Arequipa. Tout est compris: transport en minivan privé, logement, nourriture et guide. Les groupes sont composés d’une quinzaine de participants. Le trajet effectué par les agences est toujours le même: Cabanaconde – San Juan – Malata – Oasis de Sangalle – Cabanaconde.

Pour notre part, marcher en groupe, avec plusieurs groupes devant et derrière, ça ne nous disait pas trop (comme d’hab quoi!). Du coup, nous avons glané des informations sur le net et nous avons décidé d’un autre parcours: Cabanaconde – Llaluar – Malata – Oasis de Sangalle – Cabanaconde. Le tout en trois jours.

De Cabanaconde à LLaluar, première journée de marche

Après une bonne nuit de sommeil, nous voilà partis pour 3 jours de trek avec le strict nécessaire dans nos petits sacs à dos, le reste étant laissé à l’auberge. Le gérant nous indique un petit chemin qui nous évitera de payer le ticket d’entrée au site alors qu’on ne lui avait même pas demandé!

Apparté billet d’entrée au Canyon del Colca: Depuis quelques années, les autorités de la région font payer à tout touriste un droit d’entrée au Canyon del Colca de 70 soles. De ce que nous avons compris, les locaux ne sont pas vraiment d’accord avec cette taxe. En effet, très peu des revenus sont reversés pour l’aménagement et la préservation de la zone. Ce sont les villageois qui doivent se débrouiller avec les moyens du bord en cas de besoin. Bref, on n’a pas trop compris où l’argent allait  mais ça n’a en tout cas pas l’air très clair pour qui que ce soit. On verra plus tard si on se fait contrôler…

Départ 6h45, on mettra 4 heures de marche effectives pour  arriver à Llahuar. Effectives car nous avons pris le temps de nous arrêter une fois arrivés tout en bas, à coté de la rivière. En plus de pouvoir se tremper les pieds  et de profiter d’un peu d’ombre pour la pause midi, le lieu possède une particularité intéressante : un geyser et plusieurs fumeroles sont en activité juste au bord de l’eau. Cet endroit offre un spectacle magnifique et complètement improbable.

 

Cette journée de marche commence par du plat puis une descente de l’enfer de 1300m de dénivelé! Attention les genoux! Après la pause aux pieds du geyser, une petite montée sur la route en terre puis de nouveau une bonne descente. En arrivant à LLaluar, nous étions contents que ce soit fini!

Le village de Llahuar

A Llaluar, pas le choix, il n’y a qu’une seule auberge. Elle fournit cependant tout le nécessaire, et plus encore: une chambre, les repas ET (attention les yeux)…l’accès à des sources d’eau chaude. Bien plus que quelques bubulles au bord de l’eau, il y a 3 piscines, une à 37°C, une à 39°C et une à 42°C (Outch attention celle-ci brûle un peu). Juste à coté des rapides de la rivière du canyon, l’endroit est absolument magnifique, le top pour se relaxer après une bonne rando. Le mieux est d’alterner l’eau chaude des piscines et l’eau froide de la rivière. Finalement, on est restés de 12h30 à 16h sans bouger de là!! Oué on a bien profité, c’est peu dire! 😉

De LLaluar à l’Oasis de Sangalle, deuxième jour de marche

Alors là, c’est la grande question concernant le trajet. Beaucoup de possibilités s’offraient à nous (on ne citera que les moins farfelues). D’abord, on peut remonter vers le village de Fure à 3h heures de là et en montant 1 heure de plus on pourrait voir une belle cascade. Le hic c’est que tous les villages sur cette route sont désertés, alors pour manger et rencontrer des péruviens, c’est râté. Deuxième solution, on peut prendre un collectivo (sorte de mini bus) jusqu’au village de Tapay pour ensuite redescendre vers San Juan, Cosnirhua, Malata et finalement dormir à l’Oasis de Sangalle. Cette solution à l’avantage de faire gagner du temps avec le transport et finalement de voir tous les points d’intérêt et villages de la rando. Nous étions prêts pour cette deuxième solution mais nous avions 1h d’attente pour le mini bus (on a remonté le chemin plus vite que prévu, sûrement parce qu’on devient méga balaise en rando). Plutôt que d’attendre à rien faire dans la fraîcheur matinale, nous avons finalement choisi l’option la moins organisée qui soit c’est à dire partir à pied par la route du colectivo tant que le soleil ne chauffait pas trop, en profitant des paysages. Nous verrons en chemin jusqu’où nos jambes nous porteront et où nous trouverons refuge.

 

A la base, l’option Oasis ne nous tentait que moyennement à cause du nombre de personnes qui s’y trouverait (infiniment plus que nous n’en avions croisé depuis le départ). Mais la vue depuis notre chemin d’altitude sur la rivière, les cascades et les piscines à 500m en contrebas aura eu raison de nous. Au bout de 3h de marche nous mourrions déjà de faim. Au moment de l’intersection, nous sommes donc redescendus vers les tréfonds du canyon de Colca. Tant pis pour les villages suivants.

Après presque 1h de descente (qui n’était pas si loin d’avoir raison d’un de nos genoux), nous sommes arrivés dans ce que l’on peut appeler un petit coin de paradis. Les cactus se font de plus en plus nombreux sur la descente, puis ils laissent place à de petits arbustes qui se changeront finalement en palmiers verdoyants. On aperçoit en face de nous une cascade magnifique d’où l’eau jailli littéralement depuis un trou fait dans la roche. Ce petit coin de falaise a troqué ses couleurs ocres de roches dures, contre une vie pleine de verdure. Voilà donc la cause de la naissance de cette oasis : de l’eau bien sûr! Mais quand celle-ci arrive à se forger un passage depuis les profondeurs d’une falaise et qu’en plus elle forme une cascade avec des cocotiers à ses pieds, elle inspire l’admiration et le respect.

Un peu hébétés devant ce spectacle, on a vraiment eu l’impression d’arriver dans un petit coin de paradis lorsque notre chemin en cailloux aride s’est tout à coup transformé en une avenue de pelouse grasse et verte. On a pu alors voir des oiseaux chanter et barboter dans les bassins ainsi que des fleurs de toutes les couleurs et des bananiers apparus là sans qu’on n’ait véritablement compris comment.

 

Après un repas bien mérité à notre auberge, on passera finalement l’après midi au bord de la piscine à se remettre de notre coup de chaud de la matinée et enlever la couche épaisse de poussière sur notre peau. Hors du temps. Relaxant.

 

La remontée de l’enfer

Le choix de passer par l’Oasis impliquait la sanction de devoir remonter les 1200m de dénivelé par le flanc de falaise et donc avec une pente sacrément ardue. Pour ne pas complètement mourir, on a décidé de partir très tôt et donc d’éviter au maximum la chaleur. A 5h20 du matin nous étions déjà avec les frontales et en train de marcher. Nous sommes partis tranquillement sans trop se presser pour ne pas se couper les jambes. Première grosse randonnée d’Amérique du Sud, on avoue qu’on appréhendait un peu celle-ci, en quelques sortes un prélude aux prochaines randonnées en autonomie que nous prévoyions de faire au Pérou!

 

 

Finalement la montée s’est très bien passée, nous avons mis un peu plus de 3 heures pour remonter jusqu’à Cabanaconde. Coup du hasard, nous avons en plus de ça croisé nos amis de « Mimi&Tony WorldTour » et franchi la ligne d’arrivée avec eux 😉


Infos pratiques Transport et  Hôtel

Transport:

  • Bus Arequipa – Cabanaconde: 17 soles – compagnie Reyna – Départ 8h – Arrivée 15h
  • Bus Cabanaconde – Arequipa: 17 soles par personne – compagnie Milagros – Départ 11h – Arrivée 18h

Hôtels:

  • Cabanaconde: auberge sur la place principale du village – 20 soles la chambre double sans sdb et sans petit dej’
  • Llahuar: cabanon double pour 40 soles à deux – propose les repas pour 10 soles par personne
  • Oasis de Sangalle: Chambre double pour 30 soles – repas pour 15 soles par personne

 

Pour finir notre aventure, nous avons dévoré un petit dej’ de champion dans notre hôtel de Cabanaconde et avons filé prendre le bus à 11h sur la place principale.

Notre prochaine étape? Retrouver nos amis les Chronomundi!

3 commentaires

  1. Lire la suite de vos aventures après un bon petit break, c’est top… trop contente.

  2. Bravo pour ce treck en autonomie!
    Avec une amie, nous partons pour le Pérou dans dix jours et hésitons encore à faire le canyon de colca seules ou avec agence… ton blog est une aide précieuse et m’aide à y voir plus clair. j’ai cependant quelques petites questions :
    -Comment avez vous fait pour vous orienter d ‘étape en étape?
    – Le chemin est il indiqué?
    Nous avons très envie de faire ce treck seules mais on est peu confiantes et avons besoin d être rassurées.. merci pour tes réponses.
    Marine

  3. oups, autre question,
    Quand tu dis que vous avez laissé vos gros bagages à cabanaconde, comment avez vous procédé? vous avez payé l ‘auberge pour qu’ils vous les gardent?
    merci encore :)
    Marine

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

  • Si vous voulez recevoir un mail dès la publication d'un nouvel article, abonnez-vous!